mercredi 11 février 2009

Grève générale

LE TABLEAU DE BORD DE LA GREVE

franceantilles.fr 11.02.2009

Transport, stations-service, établissements scolaires, administrations, eau et électricité... Point par point, ce qui devrait fonctionner et ce qui est en grève aujourd'hui.

La Poste
La Poste, la banque publique d'Etat, n'échappe pas au blocage depuis ce lundi. Mais, pour son directeur, la situation est autrement plus sensible que pour les autres banques de l'île. « Nous sommes en pleine période de versement des prestations sociales qui a débuté vendredi. C'est La Poste qui sert notamment le RMI et les allocations familiales aux populations les plus démunies. Ce sont des petites sommes dont ces personnes ont absolument besoin », rappelle Jean-Luc Kozar.
Devant la fermeture de plusieurs de ses agences lundi, il a tenté d'expliquer cette particularité aux syndicats afin de continuer à assurer la « mission de service public d'accessibilité bancaire ». « Certains grévistes ignoraient ça », souligne-t-il. « Je remercie notamment la CGTM qui, après avoir bloqué l'agence de la rue de la Liberté, a décidé de lever son barrage ».
• Le courrier
Depuis le début du conflit, les boîtes aux lettres restent vides. Bloqués par le grévistes dans leurs bureaux de tris ou tout simplement acteurs de la grève, les conducteurs des véhicules de La Poste n'assurent plus la distribution du courrier.
Conseil Général
Les services du Conseil Général sont fermés. Un service minimum est mis en place pour répondre aux demandes d'urgence. L'ensemble des manifestations sportives et culturelles prévue cette semaine est reporté à une date ultérieure.
Professionnels de santé
Médecins, infirmiers libéraux ou pharmaciens : pas de fermeture programmée. Les cabinets et officines fonctionnent normalement. C’est à la discrétion du professionnel. À Fort-de-France, on a pu voir que les pharmacies ouvraient en « pointillé » pendant les manifestations. A priori, les communes n’ont pas le même souci.
Caisse générale de sécurité sociale
Toutes les antennes de la CGSS sont fermées depuis le 5 février. Aucune date n’est avancée pour la réouverture. Du reste, l’accès à ces centres est « bloqué » ou « filtré » par les manifestants.
Eau et Electricité
Du côté des sociétés gestionnaitres des réseaux d'eau, comme du côté de EDF aucun mot d'ordre de coupure n'a été donné pour l'instant.
Ordures : jeter moins
La situation n’a guère évolué depuis hier. La collecte des ordures ménagères reste au point mort, notamment du côté de la Communauté d’agglomération de l’Espace Sud qui exprime à travers un communiqué, son soutien au Collectif du 5 février. En dehors du manque de carburant qu’accusent les véhicules de la collectivité, celle-ci informe la population de l’arrêt de la collecte jusqu’à nouvel ordre. Le manque de carburant est également toujours d’actualité pour les prestataires du Centre.
Du côté de la Communauté de communes du Nord, les services restent fermés et les bacs à ordures et déchets verts n’ont pas été collectés non plus.
Les transports au point mort
Le parking de la Pointe Simon est désespérément vide ce mardi après-midi. Pas un bus, pas un taxi-collectif, pas un taxi de places... Sur le ponton habituellement imparti aux navettes maritimes, pas âme qui vive non plus. Dans ce décor désertique digne d'un dimanche à Fort-de-France, seul Yvon Marie-Luce détonne un peu.
Mais pas question de se tromper, ce chauffeur de taxi depuis 18 ans, vêtu de rouge, est bien en grève, comme l'indique l'affiche sur son pare-brise arrière. « En grève pour l'avenir de nos enfants, pour l'emploi, pour que les jeunes puissent travailleur dans leur pays ».
La crise, il l'avait senti venir. « Je travaille habituellement devant le Carrefour Dillon et de moins en moins de personnes prenaient le taxi. Les difficultés financières les assaillaient. Je me disais, sans y croire, que seul un mouvement de la sorte, pourrait changer ça ».
Dans un secteur comptant près de 450 taxis, la flambée des prix du pétrole a été une rude épreuve. « Il y a deux ans, avec 20 euros, je faisais 28 litres de gasoil. Avant la baisse récente, c'est seulement 16 litres que je remplissais quand les prix ont monté en flèche », explique-t-il.
Fortement perturbés depuis jeudi, les transports en commun étaient tous au point mort hier. Maritime comme terrestre. Une situation qui risque de durer...
La situation scolaire et universitaire
- Les écoles : c’est aujourd’hui mercredi, il n’y aura donc pas école.
- Les collèges : les établissements ne sont pas fermés (hormis certains à Fort-de-France), cependant, de nombreux élèves ne viennent pas en cours, en raison des problèmes de transport et/ou de l’absence de certains enseignants en grève.
- Les lycées : les établissements ne sont pas fermés, cependant, de nombreux élèves ne viennent pas en raison des problèmes de transport et/ou de l’absence de certains enseignants en grève.
- L’université : des perturbations sont à prévoir aujourd’hui encore, puisque plusieurs enseignants, administratifs et étudiants ont rejoint le mouvement de protestation.
Guichets bientôt vides ?
Pour l'instant, pas de panique. Les distributeurs automatiques de billets sont encore remplis. Approvisionnés ce week-end, ils peuvent encore répondre aux besoins des usagers. « De plus en plus d'opérations sont automatisées et, comme ils sont déjà approvisionnés, cela devrait permettre de tenir encore quelques jours », annonce le syndicat national des banques, tout en ne sachant pas ce qu'il en sera si le mouvement continue. « L'activité est au ralenti donc forcément cela rend les opérations difficiles. La situation est différente par banque, les clients découvriront l'état des guichets au fur et à mesure », indique, évasif, le directeur de l'Iedom.

Carburants : la grande embrouille
Hier matin, la journée commençait mal : les syndicats n’étaient pas d’accord entre eux sur le nombre de camions à sortir, les gendarmes se sont rendus dans les différentes stations réquisitionnées au grand étonnement des gérants pour que la distribution soit assurée, le président des gérants, lui-même, semblait découvrir la situation…
Il n’empêche : la distribution de carburant a eu lieu, à destination des véhicules prioritaires seulement. Il s’agissait cependant de la réserve de carburant de la veille.
Et, pendant cette distribution, les tractations autour d’une nouvelle livraison allaient bon train… En effet, d’après nos informations, les syndicats de la Sara et la CGTM produits pétroliers s’étaient entendus, dès ce week-end, sur un certain nombre de camions pouvant sortir par jour, 12 exactement, en accord avec la préfecture.
Mais des dissensions avec « des collègues », selon les syndicats sont apparues. Par ailleurs, le syndicat des gérants de stations-service, conduit par Jean-Luc Ho Hio Hen, a été reçu hier midi à la préfecture par la directrice de cabinet, sans qu’un accord définitif soit trouvé afin que l’approvisionnement des véhicules se fasse de manière satisfaisante pour les deux parties.
Hier après-midi, c’était donc la grande confusion.
Finalement, sept camions sont sortis de la Sara, à partir de 16 heures pour alimenter non seulement les huit stations réquisitionnées, mais aussi sept autres stations, avec des conditions de sécurité semble-t-il suffisantes.
Aujourd’hui, les 15 stations devraient vider leurs cuves et ne pas être livrées. En effet, les syndicats de la Sara et la CGTM produits pétroliers veulent dénoncer par cette action l’attitude des enseignes « Total, Vito et de Jean-Luc Ho Hio Hen ». De son côté, le syndicat des gérants a décidé de cesser toute communication jusqu’à nouvel ordre.
Une véritable embrouille donc, mais qui doit déboucher sur une nouvelle livraison d’une douzaine de camions par jour jeudi et vendredi, selon les syndicats.
Pourquoi une telle opacité ?
Cela devient une habitude de la préfecture : sur certains dossiers, la communication est inexistante ou presque. Le préfet nous assurait hier que ce n’était pas lui qui s’occupait de celui-là et, effectivement, il n’était pas présent lors de la réunion avec le syndicat des gérants. Au cours de la journée, aucune information n’a été fournie au service communication, donc aux médias.

Aucun commentaire: